Qu’est ce que ça fait d’être un réfugié?

Article : Qu’est ce que ça fait d’être un réfugié?
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20 juin 2017

Qu’est ce que ça fait d’être un réfugié?

Tout le monde pense qu’être un réfugié, c’est être loin de chez soi et loger sous une tente blanche, et attendre de l’aide, ce n’est pas le cas. Après tout, un réfugié c’est juste une personne comme vous et moi. En mai 2017, j’ai visité un camp des réfugiés à l’Est du Tchad à Goz-Beida, c’est le camp “Djabal”. Voici une fiction réelle d’un enfant réfugié du camp “Djabal”.

“Je suis né et je vis dans un camp de réfugiés nommé “Djabal” quelque part à l’Est du Tchad. Je vais à l’école primaire “Obama primary school”, j’ai plein d’amis qui m’aiment beaucoup. Quand on joue, c’est moi le chef. Tous les jours, des grands monsieur viennent dans mon école, ils ont une grosse voiture. On les appelle JRS, c’est eux qui ont construis mon école. Ils ont construit le lycée de mon grand frère aussi.

Au lycée, tout le monde est grand, et ils s’habillent correctement, pas comme nous. Après le lycée, on amène les gens quelque part plus loin, en dehors de notre camp. Je me rappelle l’année passée, quand on a amené mon grand frère. Ils lui ont acheté un gros sac, des livres et beaucoup des choses. Ces personnes sont trop gentilles. Moi aussi ils vont m’amener en dehors du camp un jour.

Dans notre camp, on a pas des voitures, tout le monde monte les ânes. Mais certaines personnes montent des bicyclettes et même des motos. Ma mère a deux ânes, elle les utilise pour aller au marché, et pour puiser de l’eau. Ils sont trop gourmands, ils mangent tout, même la clôture de notre maison construite en paille. Et moi quand je les surprends, je les frappe.

Le lundi c’est le jour du marché du camp. Beaucoup des gens viennent d’ailleurs avec leurs marchandises pour vendre. Tout le monde viens avec des ânes.  Ma mère dit qu’il n’est pas bon pour un enfant de se rendre au marché. Mais moi je suis aller deux fois avec un amis et son grand frère, mais ma mère ne le sait pas, si non elle ne serait très en colère.  

Ma grand-mère nous raconte beaucoup d’histoires. Elle n’arrête pas de nous raconter qu’on vient d’un endroit très très loin d’ici qu’on appelle “chez nous”. Pour arriver là-bas, il faut monter des ânes pendant plusieurs jours, traverser plusieurs wadi, et passer à travers plusieurs montagnes et collines. C’est un endroit très beau.

Ils étaient des cultivateurs et éleveurs. Ils possédaient des grands jardins et du bétail. Ils vivaient une vie paisible jusqu’au jour où des hommes très méchants sont arrivés. Ils ont commencé à tuer tout le monde: hommes, femmes, enfants et même les chiens. Ils brûlaient des maisons, et pillaient les biens des autres. Et la vie dans cet endroit a complètement changé, tout le monde  a abandonné ce qu’ils ont et a quitté l’endroit.

Mes parent se sont déplacé vers l’Ouest, ils ont monté des ânes pendant trois jours pour arriver à un village où ils ont eu de la nourriture et de la place pour se reposer. Malheureusement, leur repos n’a duré que quelques jours, ils ont été obligés de quitter l’endroit lors qu’ils ont su que les méchants hommes étaient en route vers ce village. Ils ont fait encore quelques jours à dos d’âne pour arriver au camp “Djabal” pour les réfugiés, où ils sont installés depuis 10 ans maintenant.

A chaque fois qu’elle nous raconte cette histoire, je vois une tristesse en elle. Cette terre lointaine lui manque beaucoup, mais elle ne peut pas rentrer à cause des problèmes là-bas. De fois elle se demande si on pourrait rentrer chez nous un jour, ou bien nous sommes destinés à rester ici pour toujours.”

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