Tchad : la cartographie numérique, une arme pour la jeunesse.

Article : Tchad : la cartographie numérique, une arme pour la jeunesse.
Crédit:
24 avril 2017

Tchad : la cartographie numérique, une arme pour la jeunesse.

Tout a commencé en septembre 2015 à N’djamena. Comme dans d’autres pays, l’Unicef travaille avec les organisations locales pour promouvoir l’implication de la jeunesse, sur la prise des décisions, et la résolution des problèmes. C’est dans cette optique que l’Unicef Tchad a lancé le projet « La Voix des Jeunes Cartes » en septembre 2015. Mais pour la continuité du projet, ils ont eu besoin de facilitateurs. A cet effet, ils ont fait appel à une organisation locale, « WenakLabs », pour assurer le suivi. C’est une organisation de jeunes informaticiens, blogueurs, cartographes… qui œuvrent pour la promotion des technologies de l’information et de la communication au Tchad.

Lundi 7 septembre 2015, mon ami Tux et moi avons été convoqués pour une séance de formation qui a durée toute une journée. Nous avons travaillé sur le test du matériel (smartphones, routeurs internet, ordinateurs…), la planification des thématiques, la distribution des tâches.

Une nuit pas comme les autres

Pour la première fois de ma vie, j’effectuais un voyage. La veille, je ne pense pas avoir fermé l’œil, ne serait-ce que dix minutes. J’étais très excité à l’idée qu’enfin j’allais voyager, je me réveillais presque toutes les cinq minutes. Nous avions plus de 500 km de route, on a dû prendre le bus de cinq heures pour arriver dans la ville de Moundou aux environs de treize heures. Je n’arrêtais pas d’imaginer des choses terribles comme le fait d’être braqué pendant le voyage, parce que c’est l’un des événements le plus fréquent dans un voyage au Tchad.

Moundou, la ville verte et humide

A peine arrivé à la porte du Logone occidental, une pluie nous souhaita la bienvenue. C’est une ville qui se situe entre deux grands fleuves (Chari et Logone), dans une sorte de cuvette. Avec un sol rouge et granulé, n’importe quel arbre peut y pousser. Troisième ville du Tchad, c’est une ville très animée. Vous ne pouvez pas faire le tour du Sud du Tchad sans faire d’escale à Moundou. C’est comme aller à Paris sans visiter la tour Eiffel.

La phase pilote

Pour la phase pilote du projet, nous avons choisi la ville de Moundou, une ville qui a presque tous les problèmes liés à nos thématiques : l’éducation, l’environnement, la santé… et les premiers bénéficiaires de cette formation en cartographie numérique étaient les JRCs (Juniors Reporters Club) de Moundou. Ils étaient au nombre de dix, dont deux filles et huit garçons. Unicef Tchad, en collaboration avec les radios communautaires Tchadiennes, a formé plusieurs jeunes reporters dans plusieurs villes du Tchad.

Les JRCs sont des groupes de jeunes âgés de 16 à 23 ans. Ils ont reçu une formation en écriture journalistique. Ils travaillent sous la tutelle de l’Unicef Tchad, et avec la supervision de leurs radios communautaires respectives. Ils écrivent des articles en groupe ou individuels, et les publient sur leurs blogs respectifs. Ils abordent toutes les thématiques liées aux problèmes qui touchent leurs communautés.

La formation des formateurs

En 2016, la phase de formation des formateurs est lancée. En plus de la ville de Moundou, trois villes supplémentaires sont sélectionnées : Abéché, Bol et N’Djamena. Toutes ces villes ne sont pas choisies au hasard, par exemple Abéché est réputée pour l’abandon des bébés et la mutilation génitale. Bol, la dégradation du Lac Tchad, la lutte contre l’islamisme radical (Boko Haram). Et à N’Djaména c’est le problème d’hygiène et la santé.

En somme, nous avons formé cinquante jeunes, soit dix par ville, à l’exception de la ville de N’Djaména où nous en avons formé vingt. Le plan pour l’année 2017 est de lancer une vague de formations dans plusieurs autres villes, telles que Sahr, Bongor, Mongo… Si trois formateurs ont réussi à former cinquante jeunes, alors combien les cinquante réussiront-ils à former ? En tout cas, l’objectif est de « créer une armée des reporters » car plus on a des reporters, plus on a de chances de résoudre les problèmes qui minent notre société.

« Je crois grandement en la technologie et je crois fortement à l’ouverture quand il s’agit de la circulation de l’information, je pense que quand l’information circule plus librement, la société devient plus forte, parce que les citoyens des pays du monde entier peuvent tenir leurs gouvernements responsables. »

Barack Obama

Enregistrer

Étiquettes
Partagez

Commentaires