10 avril 2017

La protection de l’environnement au Tchad est vouée à l’échec

La protection de l’environnement au Tchad consiste à prendre des mesures pour limiter l’impact négatif des activités de l’Homme sur son environnement. Il s’agit de comprendre le fonctionnement systémique de l’environnement, d’identifier les actions humaines qui l’endommagent au point de porter préjudice aux générations actuelles ou futures, et de mettre en place les actions de correction nécessaires.

Pendant qu’on essaye de sauver le Nord, les autres détruisent le Sud.

En 2008, le Tchad entre en action pour le plan de la muraille verte de l’Afrique, il lance la semaine nationale de l’arbre (la ceinture verte). Elle consiste à planter des arbres pour endiguer l’avancée du désert. Aux alentours de la capitale tchadienne, N’Djamena, près de 26.267 plants de toutes espèces confondues sont mis en terre sur une superficie de 48 hectares.

Par contre, vers le sud du pays, une campagne de déforestation gagne le terrain, quatre régions sont sérieusement touchées: Logone occidental, Logone oriental, Mayo-kebi Est, et Mayo-kebi Ouest. Des milliers d’arbres sont abattus pour la fabrication du charbon de bois ou les espaces dénudés pour l’agriculture. Les grandes forêts du sud sont transformées en savane.

Une population inconsciente du danger auquel elle fait face.

Tous les actions entreprises par la population pour protéger l’environnement ne sont que des ordres à exécuter provenant des hautes autorités, ou contre une rémunération, et non une contribution volontaire. On plante les arbres pour stopper l’avancée du désert, pas parce qu’on a envie, mais parce que le Président de la République a dit. On arrête de couper les arbres parce qu’une loi l’interdit, et non pour sauver notre avenir.

Une jeunesse qui est mal préparée et sous impliquée, à part des petites organisations des volontaires. Personnellement, mon expérience sur le réchauffement climatique est très jeune, elle remonte à deux ans. C’est lorsque je me suis engagé avec les jeunes cartographes de la Voix des Jeunes Cartes, (une communauté des jeunes qui font des reportages au travers de la cartographie numérique sur des thématiques liées aux problèmes qui touchent leurs communautés tels que: l’éducation, la santé, l’environnement…)que j’ai commencé à comprendre les défis et les enjeux environnementaux.

Une fois, j’ai taquiné un ami en lui demandant “c’est quoi le réchauffement climatique?”. Devinez sa réponse! « Je n’en ai jamais entendu parler. » Parce que c’est un terme quasi-inexistant dans le vocabulaire Tchadien. Chez moi, certaines personnes confondent la protection de l’environnement et la météo. Vous lui demandez s’il sait quelque chose sur l’environnement, il vous répondra « c’est pas le truc de la pluie là? ». Pour ceux qui connaissent un peu, “c’est juste planter les arbres pour stopper le désert” qui est à l’origine de la famine qu’ils ont vécu il y’a longtemps.

Des responsables qui se moquent de cette lutte, et en profitent pour s’enrichir.

Des milliards de francs CFA sont dépensés chaque année depuis 2008. Selon l’Office National de la Radio et de TéléVision (ONRTV), le Tchad a dépensé 12 milliards de Francs CFA en 5 ans dans le projet « Ceinture Verte ». Mais en 2016 on constate l’échec: « Le Ministre de l’Environnement et de la Pêche Brah Mahamat a fait une visite inopinée hier à la ceinture verte de Gaoui et au site de reboisement de Djarmaya. L’objectif est de s’enquérir de l’évolution de ces deux structures. C’est un constat d’échec dit le Ministre après sa visite. Les réalisations ne sont pas à l’attente de la demande. C’est une mise en scène, chaque année des milliards sont perdus pour la lutte contre l’avancée du désert. Il est temps de mettre fin à cette mascarade, indique Brah Mahamat. » rapporte le journal Tchadinfo.

Un avis personnel.

Pour gagner cette lutte, il faut que la protection de l’environnement soit une culture humaine, et non une politique humaine, ni l’un des objectifs du Développement Durable. Nous n’avons plus besoin des beaux discours, mais des actions concrètes. Il faut agir maintenant pour un demain meilleur.

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Commentaires

Hal
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Merci et tous mes encouragements pour cet article. Il y'a une chose qui a attiré mon attention, le titre, il est trop négatif (avis perso). Pourquoi ne pas positiver les choses? Aujourd'hui, même les enfants parlent et connaissent ce qu'est le réchauffement climatique alors dire que les tchadiens n'ont aucune aucune idée... Les actions concrètes de qui? Au lieu d'écrire, nous ferons mieux de le matérialiser par des actions personnelles. Pas besoin de commencer à une grande échelle, mais on peut changer les choses en commençant chez soi, dans son quartier, carré, arrondissement... Nous t'invitons le 22 au centre Al-mouna dans la matinée pour une séance de sensibilisation à l'occasion de la journée de la terre ensuite une action concrète dans la soirée. Merci

Mahamat cherif
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Protégeons notre environnement pour un développement durable .